Les plus de 60 ans sont aujourd’hui plus de 15 millions en France, soit environ 20 % de la population, une part qui ne cesse de croître chaque année. Ils seront ainsi 20 millions en 2030 et 24 millions en 2060, selon le Ministère des Solidarités et de la Santé.
Entre vieillir à domicile ou être placés en maison de retraite, les Français ont fait leur choix : 90 % d’entre eux souhaitent continuer à vivre dans leur logement, même en cas de perte d’autonomie (étude Xerfi, 2022). Pour faire face à cette demande, le secteur de l’amélioration de l’habitat et des seniors est en pleine transformation. On fait le point.
Pourquoi est-il important d’adapter son logement à son âge ?
450 000 personnes âgées de plus de 65 ans chutent chaque année chez elles : il s’agit de la première cause de mortalité accidentelle des seniors. À la suite d’une chute, une personne âgée passe en moyenne 14 jours à l’hôpital, pour un coût entre 2000€ et 8000€ (Dépendance infos).
Ces chutes peuvent entraîner une perte d’autonomie ponctuelle ou irréversible, qui pourraient être évitées grâce à des aménagement simples de son domicile : l’ajout de barres d’appui, un meilleur éclairage, la suppression des tapis ou encore l’ajout de rangements pour éviter les objets au sol dans les zones de passage. La perte d’autonomie survient en général à l’âge de 83 ans.
Les travaux d’adaptation du logement devraient être réalisés le plus tôt possible, afin d’étaler l’investissement sur la durée et de réduire les risques de chute. Comme le dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir ! Selon l’Agence Nationale de l'Habitat, le montant moyen pour adapter son habitation à la perte d’autonomie s’élèveraient à 9000€.
Les trois catégories de seniors
Les seniors peuvent être répartis dans trois catégories :
- les actifs (entre 65 et 75 ans)
- les fragilisés (entre 75 et 85 ans)
- les dépendants (plus de 85 ans)
Les actifs sont les plus aisés financièrement parlant, ce sont eux qui alimentent majoritairement la Silver Economie, l’économie dédiée aux personnes âgées (nourriture, habillement, ameublement, loisirs, cadeaux pour leurs proches...). Ils sont également les plus nombreux à investir dans un nouveau logement ou à aménager leur domicile actuel, en prévision des années futures.
Les fragilisés et dépendants quant à eux, plus vulnérables, ont souvent recours aux aides publiques pour adapter leur logement. Leurs préoccupations majeures sont : le confort, l’adaptation du domicile, la sécurité, l’accessibilité aux commodités et le lien social.
Quels aménagements prévoir pour faire face à la perte d’autonomie ?
• Dans la salle de bain :
Pour faciliter la mobilité, la baignoire classique doit être remplacée par une baignoire avec porte ou une douche à l’italienne. Cette douche sera idéalement équipée de barres d’appui et d’un siège de douche, qui permet à la personne de s’asseoir. Enfin, des tapis antidérapants peuvent être placés sur le sol de la salle de bain, afin d’éviter toute chute causée par une glissade.
• Dans la chambre :
Il est préférable que la chambre se situe au rez-de-chaussée, ou tout du moins au même étage que la salle de bain et les toilettes, pour éviter une chute nocturne dans les escaliers. Le lit ne doit être ni trop haut ni trop bas, et la chambre bien éclairée, avec les appareils fréquemment utilisés à portée de main pour éviter de se relever : télécommande du lit, téléphone, tablette tactile...
• Dans les escaliers :
Les marches constituent l’une des principales causes de chute en cas de perte de mobilité. Elles doivent être visibles et non glissantes. Pour ce faire, les contremarches peuvent être peintes d’une couleur différente et des bandes antidérapantes posées sur chaque nez de marche. Une rampe solide ou encore un monte-escalier peuvent être installés.
• Dans la cuisine :
Un quart des accidents domestiques surviennent dans la cuisine. Pour réduire les risques des seniors, les ustensiles de cuisine les plus lourds doivent être placés dans les rangements les plus bas. Dans l’idéal, la personne mange dans la cuisine afin d’éviter les déplacements les bras chargés. Enfin, comme dans une salle de bain, les projections de liquide (eau, huile...) ou la vapeur peuvent rendre le sol glissant : un revêtement anti-dérapant peut ainsi être posé au sol.
Quand la domotique facilite le maintien à domicile
Si la domotique séduit généralement les plus jeunes, elle attire désormais les personnes âgées. Pour rappel, la domotique regroupe « l’ensemble des systèmes d'automatismes et de programmation pour rendre sa maison intelligente et connectée ».
Aujourd’hui accessible financièrement et facile d’utilisation, la domotique améliore l’autonomie, le bien-être et la sécurité des seniors, en leur permettant d’accomplir des gestes du quotidien sans avoir à se déplacer :
- allumer et éteindre les lumières
- ouvrir et fermer les volets
- régler la température
- nettoyer le domicile grâce à un aspirateur robot
- vidéosurveillance et contrôle du portail électrique
- détection des gaz, fumées et fuites d'eau
La domotique inclut aussi les bracelets et montres connectées, équipés d’un détecteur de chute ou d’un bouton SOS. En cas d’alerte, le service de téléassistance et/ou la famille sont prévenus.
Amélioration de l’habitat : quelles aides financières pour les personnes âgées ?
De nombreuses aides existent pour permettre aux seniors de réaliser des travaux d’aménagement de leur domicile :
- l’aide de la Caisse de retraite : pouvant atteindre jusqu’à 3 500 €, elle prend en charge l’isolation thermique, le changement des revêtements au sol, l’aménagement de la salle de bain et des toilettes, ou encore la motorisation des volets roulants
- l’aide « Bien vieillir chez vous avec habiter facile » de l’ANAH : le montant minimum des travaux doit être de 1 500 € HT et comprend notamment : pose de mains courantes et de nez de marche dans les escaliers, remplacement de la baignoire par une douche, installation d’un système de détection de mouvement pour l’éclairage, visiophone…
- l’aide d'Action logement pour adapter sa salle de bain : allant jusqu’à 5 000 €, elle comprend la pose d’une douche à l’italienne avec sol anti-dérapant, barre d’appui ou encore siège de douche, toilettes rehaussés, lavabo adapté aux personnes à mobilité réduite…
- l’aide MaPrimeRénov’ : accessible à toutes les tranches d’âge (pas uniquement les seniors), elle permet de financer ses travaux d’isolation, de ventilation, de chauffage ou encore d’audit énergétique.
Conclusion
Le marché des seniors offre de belles perspectives pour les professionnels de l’amélioration de l’habitat : population en croissance chaque année, le pouvoir d’achat des personnes âgées permet d’alimenter une grande partie de l’économie. A l’horizon 2026, la Silver Economie – tous secteurs compris – devrait peser 109 milliards d’euros (étude Xerfi, 2022).
Les seniors sont aussi de plus en plus connectés : 82 % des 60-74 ans et 47 % des 75 ans ou plus possèdent un ordinateur. Cependant, attirer l’attention des personnes âgées sur internet demande d’adapter son discours et ses pratiques par rapport à une cible plus jeune, notamment en optant pour un parcours client court, facile et fluide.
Vous êtes un professionnel de l’amélioration de l’habitat à destination des seniors ? MeetDeal, spécialiste des parcours clients digitalisés et end-to-end, peut vous aider à adopter un parcours client sans rupture et adapté aux seniors. Nos conseillers à distance accompagnent le consommateur tout au long de son parcours et qualifient précisément ses besoins, grâce à l’utilisation de divers canaux de communication : appels, tchat, messageries instantanées, vidéo live… Nous proposons notamment la démonstration en live de vos produits dans nos studios vidéo personnalisables.